Modernités médiévales au prisme du genre

Enseignants : Anne-Laure FORTIN TOURNES Laetitia TABARD

Volume horaire : 20h

Université du Mans, en présentiel

 Ce séminaire s’inscrit dans le renouveau d’intérêt critique actuel pour la période médiévale, pour les réinterprétations contemporaines dont elle est l’objet, et que l’on regroupe sous le terme de « modernités médiévales ». Il a pour ambition d’introduire les étudiants de master à une méthodologie critique et historicisée des questions et des régimes de genre. Depuis les années 1990 et l’émergence de la théorie queer, sous l’impulsion de Teresa de Lauretis, des penseurs, penseuses et des activistes se sont tournés vers l’histoire, et ont remis en cause la binarité de genre exclusive dans les siècles passés (Leslie Feinberg). Mais alors que les études queer, les études trans et l’histoire du mouvement LGBTQI+ se développent, il semble nécessaire de se pencher davantage sur les sources anciennes qui font partie de ces « ailleurs » que mobilise l’époque contemporaine pour dépayser les normes et les représentations et tenter de penser d’autres configurations des genres - comme en témoigne, en particulier, la manière dont l’imaginaire médiéval, dans la littérature de fantasy, au cinéma ou dans les séries, est profondément lié à des interrogations sur les identités sexuelles et les rapports sociaux de genre.


La deuxième partie du cours fait suite à celui de Mme Patricia Lojkine et se consacrera à la réception de Luther et de la Réforme au XVIème siècle. La période historique s'étend de 1517 à 1648. On lira le Volksbuch du Dr Faustus, roman anonyme paru en 1580 en Allemagne et traduit tout aussitôt en français par Palma de Cayet. On étudiera les caricatures favorables ou hostiles à Luther, les portraits, et, après le roman du Dr Faustus, au succès immense (Marlowe, Calderon, Goethe, Gounod, Valéry etc), on lira le Simplicissimus de Grimmelshausen, bilan cruel de la Guerre de 30 ans